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Coronavirus: par peur du reconfinement, la France se masque. À l’instar de Paris, de plus en plus de municipalités rendent obligatoire le port du masque dans les rues et les zones les plus densément occupées. Après Lille, Nice ou encore Toulouse, c’est désormais au tour de Paris de rejoindre la liste grandissante des municipalités rendant obligatoire le port du masque dans certaines rues et certains quartiers. La préfecture de police de Paris a en effet annoncé ce mardi 4 août qu’elle travaillait avec la mairie à une liste précise des lieux où cette obligation sera appliquée. Dans la capitale, l’épidémie n’est pas encore inquiétante, mais la vigilance est de mise, puisque le nombre de nouveaux cas quotidiens a presque doublé la dernière semaine. À lire aussi : Conspirationnisme, défiance... Les anti-masque français refusent «la muselière». Depuis le 31 juillet et l’annonce du ministre de la Santé, Olivier Véran, de laisser aux préfectures la possibilité «d’étendre l’obligation de port du masque aux lieux publics ouverts, (…) en fonction de l’évolution de l’épidémie dans chaque territoire», ce sont donc plusieurs centaines de communes qui ont décidé de suivre cette recommandation. Après des mois de juin et juillet plutôt paisibles sur le plan épidémique, les données quotidiennes communiquées par la Direction générale de la santé ont mis fin à une certaine insouciance. Il est désormais admis que le virus circule toujours et que la France reste à la merci d’un rebond. Alors, pour ne pas avoir à confiner, et puis, sans doute aussi un peu, pour montrer qu’on ne reste pas les bras croisés, le port du masque, pourtant jugé inutile il y a quelques mois, devient le recours idéal. D’un point de vue purement factuel, la circulation du virus est bel et bien sur une pente ascendante. Le nombre de cas quotidiens continue d’augmenter dans le pays et dépasse le millier depuis maintenant près de deux semaines. Élément nouveau, depuis le début de la semaine, il y a plus d’admissions en réanimation que de sortie (une première depuis le pic en avril). Dans son huitième avis, publié ce mardi, le Conseil scientifique met en garde contre une baisse de la vigilance, tout en estimant que nous avons encore la situation en main. «Il ne dépend que de nous d’éviter une nouvelle flambée rapide en respectant les gestes barrières et la distanciation sociale, expliquait son président, Jean-François Delfraissy, dans Le Figaro (5 août). Si l’épidémie progresse à nouveau, nous ne sommes pas au même niveau qu’en mars. «La situation demeure très fragile», reconnaît le Pr Delfraissy. Mais elle n’est pas encore hors de contrôle. Nous faisons beaucoup de tests, et le pourcentage de positivité est très bas. Le nombre de foyers se multiplie, mais on reste sur des petites chaînes de contamination.». près plusieurs semaines d’inquiétude, la situation en Mayenne semble d’ailleurs s’améliorer. Mardi 4 août, le taux d’incidence du Covid-19 lissé sur sept jours est retombé autour de 50, après avoir culminé à plus de 150 entre le 18 et le 24 juillet. Un succès à mettre au crédit d’une approche locale et coordonnée des différents acteurs, d’après le président du Conseil scientifique, qui prône pour une décentralisation des prises de décision. e port du masque est un bon exemple. «Dans certains centres-villes, le niveau de densité rend impossible la distanciation sociale, y compris à l’extérieur, juge Jean-François Delfraissy. Il faut faire confiance aux institutions locales.». appelons que les travaux scientifiques nous montrent que les risques de transmission en extérieur sont bien plus faibles qu’en intérieur. L’air libre favorise la dissémination des particules aéroportées, ce qui réduit largement le risque. Cependant, toutes les situations extérieures ne se ressemblent pas. «Si vous vous déplacez et croisez brièvement des personnes, le risque est faible, explique Antoine Flahault, professeur de santé publique et d’épidémiologie à l’université de Genève. Le port du masque n’est donc pas utile. En revanche, sur une terrasse bondée ou lors d’un rassemblement festif très dense, le port du masque est à recommander. En recréant des conditions de promiscuité, même en extérieur, la transmission par gouttelettes redevient un risque élevé.». Rendre obligatoire le port du masque dans certains lieux extérieurs, relève sans doute plus du principe de précaution que d’une exigence scientifique. Une telle mesure permettra peut-être une prise de conscience collective, qui pourrait être suffisante pour finir l’été tranquille.